Alleluia !! j'ai enfin réussi à parler à Herr Muller !
Ce qui n'a pas amélioré mon point de vue sur le dit monsieur d'ailleurs, vu qu'il a été moins aimable qu'une porte de prison. Manifestement, il avait plus important à faire que de remplir sa fonction de consul et il semblait clairement se demander pourquoi une pauvre française expatriée insistait tant pour lui parler.
Comme je m'y attendais, la conversation n'a pas duré longtemps. Après qu'il eut interrompu mes généreux efforts pour introduire un peu de cordialité dans la conversation, il m'a demandé la raison de mon appel.
- j'ai perdu mon permis de conduire, dis-je.
Silence lourd de sous entendu entre le "pauvre crétine" et le "et en quoi ça me concerne?".Je précise donc :
- j'ignore à qui m'adresser.
- il faut aller voir la police, me répond-il, laconique.
Il s'est demandé si fort comment une telle évidence pouvait m'avoir échappé que je l'ai entendu aussi clairement que s'il me l'avait crié au creux de l'oreille ! Je précise donc que j'y avais songé, mais que comme il s'agissait d'un document qui m'avait été délivré en France, je pensais que tout passerait pas l'administration française...
Silence, encore. Manifestement, il en a rien à foutre de mon problème. J'insiste donc :
- et ensuite, que ce passe-t-il?
- il vous donneront un document et il faudra venir me voir pour que je vous donne un autre document.
Déjà, rien que de songer qu'il va me falloir rencontrer ce type, j'en ai la nausée... Mais bon, s'il le faut, hein...
- Bien, oki, je vais voir la police, puis je viens vous voir.
- il faudra prendre rendez vous.
Et là j'hésite entre me taper la tête contre les murs et hurler à la mort ! Je me contente néanmoins de le remercier de m'avoir accordé "quelques minutes de son précieux temps". A-t-il noté le ton ironique? Je l'ignore, mais le fait est qu'il m'a souhaité sèchement le bonsoir et qu'il a raccroché.
Quelques minutes après avoir discuté avec ce type, un mal de tête dans le genre "plus pire tu t'éclates la tête contre le mur" est venu me vriller les neurones. J'ai pris deux cachetons de paracétamol et, après quelques heures de calme relatif, ma tête commence à aller mieux. J'évite de trop penser au fait qu'il va me falloir rencontrer ce type, ça me donne trop d'idées malhonnêtes...Car croyez moi, rarement un individu qui m'est parfaitement étranger m'a semblé aussi antipathique ! Et j'espère sincèrement que notre prochaine entrevue sera la première et la dernière !